Très tôt attiré par le dessin et la peinture, c'est à l'âge de treize ans, après avoir découvert la peinture de Chaïm Soutine lors d'une exposition à l'Orangerie de Paris, que je décide de devenir peintre. L'année suivante je m'inscris à l'Atelier Montparnasse pour dessiner d'après modèle vivant tous les dimanches pendant quatre ans. Parallèlement, je commence à peindre et expose mes toutes premières peintures en 1975 lors d'un salon à la galerie Bernheim-Jeune intitulé : "Pour la peinture ". En 1979, je rencontre le peintre croate Louis Fachat avec qui je partage son atelier durant une année avant d'entrer à l'Ecole Nationale Supèrieure des Beaux Arts de Paris en 1980 dans l'atelier de Louis Nallard tout en exposant dans de nombreux salons. Mes deux premières expositions personnelles ont lieu au C.I.S.P ( Centre International de séjour de Paris ) en 1982 et 1983, la seconde regroupant une centaine d'oeuvres, peintures, lavis sur papier et gravures, consacrées essentiellement à la figure humaine. Puis ce furent les arbres en 1984, et le paysage ensuite, qui m'amèneront, en 1990, à une forme d'abstraction figurative. Deux galeries soutiendront mon travail de 1988 à 1992, la galerie K'ART et la galerie Jacques Debaigts à Paris, organisant plusieurs expositions personnelles et participant à des Foires d'Art Contemporain. En 1993 un nouveau cycle commence et le corps réapparaît, celui de la femme, dans sa nudité, nudité corporelle autant que plastique. Peu à peu la fluidité et la clarté supplantent la matière et l'ombre, clair-obscur inversé qui s'apparente à la technique de la fresque interdisant tout repentir. En 1995 une parenthèse s'ouvre sur l'autoportrait donnant lieu à des visages resserrés ne laissant entrevoir que ses éléments constitutifs, les yeux, le nez, la bouche, traités comme un paysage. C'est à cette époque aussi que je délaisse le support "classique" d'une toile tendue sur châssis préférant enduire différemment ma toile que je fixe ensuite au mur de l'atelier. De 1996 à 2002, le corps demeure au centre de ma peinture. Il en est le coeur et l'esprit, occupant tout l'espace de la toile, proche, presque palpable, nu dans sa vérité. Vinrent alors la série des "Corps Célestes" en 1999, puis celle des "Couples"de 2000 à 2002. C'est en cette année 2000 que je me consacre conjointement à la sculpture sur bois qui ne me quittera plus. Le visage réapparaîtra en 2003, d'abord seul, puis progressivement traversé en deux, un profil ou une silhouette se juxtaposant à lui, donnant lieu au titre de mon exposition personnelle au MINEFI ( Ministère de l'Economie et des Finances ) en 2004 à Paris : " Le Corps Envisagé ". Ce n'est qu'en 2007 que l'arbre, à son tour, remonte et s'impose à moi, suivi des planètes, se substituant au corps pour finalement devenir ce corps que la figure accompagne, métamorphose qui me conduira à la série des "Arbres-Corps" et des "Corps-Planètes" jusqu'en 2016. Tenter de réconcilier Figures et Abstraction dans un même élan vital où la figure de "l'Un" figure le "Tout". Tenter de réconcilier l'Homme avec l'Homme, l'Homme avec la nature, l'animalité avec le sacré en les convoquant dans un lieu unique, celui du tableau, espace ouvert où la couleur sert de médium, passager intemporel attestant d'une Présence et d'une Unité. Ma peinture est la trace visible de tous ces liens invisibles qui nous relient au monde. Ne peindre ni le bateau ni la mer mais la Traversée.
le 11/06/2016 Nicolas FOSTER |